Pourquoi il faut remédier immédiatement à la crise de la main-d’œuvre dans le secteur alimentaire du Canada!

PROGRAMME DES TRAVAILLEURS ÉTRANGERS D’URGENCE DU SECTEUR DE LA FABRICATION DES ALIMENTS ET DES BOISSONS

Le problème

Le secteur des aliments et des boissons est le plus grand secteur manufacturier au Canada et emploie près de 300 000 travailleurs. Ce dernier fait face à une débilitante crise de la main-d’œuvre, et certaines entreprises du pays signalent des taux de postes vacants de plus de 20 %. Le secteur de la fabrication des aliments et des boissons éprouvait des problèmes de main-d’œuvre avant la COVID-19, mais la pression de la pandémie a exacerbé la situation, et le secteur a maintenant besoin d’une solution urgente.

Divers facteurs contribuent à la crise de la main-d’œuvre qui sévit dans le secteur de la fabrication des aliments et des boissons, y compris le vieillissement et les départs à la retraite de l’effectif, la pénurie de travailleurs spécialisés qualifiés (mécaniciens de chantier, électriciens d’entretien, bouchers, etc.) et les importants changements de personnel entraînés par la COVID-19, lesquels ont incité des travailleurs à quitter le secteur en raison d’un épuisement professionnel ou pour mieux concilier leur vie professionnelle et leur vie personnelle.

Malgré d’importantes initiatives de recrutement pour pourvoir les postes vacants, on ne parvient actuellement pas à trouver suffisamment de Canadiens pour occuper les emplois dans le secteur de la fabrication des aliments et des boissons. Il peut être extrêmement difficile de recruter du personnel pour travailler dans ce secteur, où les emplois comprennent souvent des quarts de travail et des environnements physiques exigeants. Alors que d’autres secteurs font également face à des problèmes de main-d’œuvre, toutes les entreprises se livrent maintenant concurrence pour attirer les mêmes rares travailleurs.

Les répercussions

L’incapacité à acquérir et à maintenir en poste une main-d’œuvre robuste nuit à la sécurité alimentaire et à la reprise économique du pays, en plus de compromettre la capacité du secteur à soutenir le système agricole et alimentaire national.

Les répercussions des pénuries de main-d’œuvre se font sentir dans l’ensemble des catégories de produits, dans les entreprises de toute taille et aux quatre coins du pays. Faute de main-d’œuvre suffisante, les entreprises abandonnent des gammes de produits, interrompent la production, importent des produits des États-Unis, augmentent le nombre d’heures supplémentaires (ce qui entraîne l’épuisement de travailleurs déjà mis à rude épreuve en raison de la pandémie), reportent leurs projets d’expansion et mettent en veilleuse leurs efforts pour innover sur le plan de la production. Tout cela se fait au détriment des collectivités où se trouvent ces établissements, qui constituent une source d’emploi pour de nombreux résidents.

La transformation des aliments et des boissons ne représente qu’un seul des nombreux secteurs qui connaissent des pénuries de main-d’œuvre, mais l’incapacité de répondre aux besoins actuels de travailleurs aura des répercussions sur la sécurité alimentaire nationale et sur l’abordabilité des aliments, de même que sur la capacité des Canadiens à accéder facilement aux aliments qu’ils désirent. De plus, l’augmentation du coût des denrées alimentaires dressera un obstacle supplémentaire devant l’inflation, qui a déjà augmenté le coût de la vie.

La solution

Le secteur de la fabrication des aliments et des boissons a besoin d’une aide immédiate pour remédier à la crise de la main-d’œuvre. En novembre, des acteurs du secteur ont rencontré les ministres fédérale, provinciaux et territoriaux de l’Agriculture et les ont exhortés à prendre des mesures immédiates pour atténuer la crise de la main-d’œuvre dans le secteur de la fabrication des aliments et des boissons au cours des 18 prochains mois.

Alors que les problèmes de main-d’œuvre s’aggravent, les principales associations canadiennes de fabricants d’aliments et de boissons s’unissent pour exhorter le gouvernement fédéral à mettre en œuvre un Programme des travailleurs étrangers d’urgence d’ici le 31 janvier 2022. Ce Programme doit demeurer en vigueur pendant 18 mois, soit jusqu’à l’été 2023, afin que des solutions à long terme et plus permanentes aux problèmes de main-d’œuvre du secteur puissent être élaborées et mises en œuvre de manière progressive.

Le Programme des travailleurs étrangers d’urgence doit comprendre certaines modifications au Programme des travailleurs étrangers temporaires actuellement en vigueur, dont les suivantes :

1. Plafond du pourcentage de travailleurs étrangers temporaires : Rétablir immédiatement le plafond du pourcentage de travailleurs étrangers temporaires (TET) à 30 % pour permettre à un plus grand nombre de travailleurs du secteur de la fabrication des aliments et des boissons de participer au Programme.

2. Délais et capacité de traitement : Adopter des mesures visant à accroître la capacité de traitement des demandes de TET et à réduire les délais de traitement.

3. Soutien aux petites entreprises : Mettre immédiatement en œuvre un projet pilote pour accélérer le processus de demande pour les petites et moyennes entreprises, ou centraliser le traitement des demandes de TET pour certains codes de la CNP applicables au secteur.

Le Programme des travailleurs étrangers d’urgence doit également comprendre les mesures suivantes pour répondre à la demande de travailleurs permanents dans le secteur :

4. Voies d’accès à la résidence permanente : Mettre immédiatement en œuvre de nouvelles façons d’obtenir la résidence permanente pour les TET par l’entremise d’un nouveau programme de voies d’accès à la résidence permanente pour les travailleurs du secteur de la fabrication des aliments et des boissons.

5. Programme d’orientation des réfugiés vers le secteur : Mettre en œuvre, en collaboration avec le secteur, un programme pilote visant à orienter les réfugiés vers des emplois au sein du secteur de la fabrication des aliments et des boissons.

Le Programme des travailleurs étrangers d’urgence proposé est le fruit d’une collaboration entre les acteurs de toute l’industrie et est soutenu par diverses associations, dont Aliments et boissons Canada, le Conseil de la transformation alimentaire du Québec, le Conseil canadien des transformateurs d’œufs et de volailles, Food and Beverage Ontario, le Conseil des viandes du Canada, BC Food & Beverage, l’Association canadienne de la distribution de fruits et légumes, l’Association canadienne de la boulangerie, Food & Beverage Manitoba et Aliments et boissons Atlantique. Ensemble, ces associations représentent le secteur de la fabrication des aliments et des boissons du Canada.